Abidjan-Cocody-Angré
(Angré nouveau chu )
Le dernier bilan provisoire de la forte explosion du lundi 21 février sur un site d'orpaillage ,dans le sud-ouest du Burkina Faso, enregistre 63 morts et 70 blessés.
Selon des témoins, un incendie sur un marché s'est propagé à un magasin où était stockées de la dynamite. Le site a légalementÂ
Nombre de pièces
2Loyer
170 000 FCFA
Au Burkina Faso, 72 heures après l’explosion qui a fait une soixantaine de morts sur un site d’orpaillage, c’est toujours le choc dans la ville de Gaoua, chef-lieu de la région du sud-ouest. Même si la région a déjà connu plusieurs incidents sur les sites d’orpaillage, c’est la première fois qu’une explosion d’une telle violence est enregistrée. À la douleur, se mêle la colère des populations.
Will François est un guide touristique dans la région du sud-ouest. Le site d’orpaillage de Gomgombiro fait partie des lieux qu’il proposait à ses clients. Il est toujours sous le choc, trois jours après le drame :
« Ce qui est arrivé est vraiment déplorable. C'est inimaginable que de tels matériels peuvent se retrouver dans un site comme ça sans précaution préalable. Si l'on doit rouvrir ces sites, on doit quand même sensibiliser, beaucoup. Mais surtout être un peu sévère pour ne pas à avoir à revivre ce genre de carnage-là . »
Dans la ville de Gaoua, à la douleur des populations, se mêle la colère. « C’est la négligence de certaines personnes qui a conduit à ce drame » lance un homme, assis seul. Lambert Soma était sur le site quelques heures après l’explosion, et pour lui, c’est tout le pays qui est en deuil : « J'ai été vraiment choqué parce que la déflagration a véritablement déformé certains corps, calciné certains corps. D'autres étaient méconnaissables. C'est un choc. »
Le frère du jeune Augustin était sur le site de Gomgombiro le jour de l’explosion. Blessé au niveau de l’abdomen, il est en soins dans un centre de santé. Augustin espère que l’enquête permettra d’établir toute la vérité sur cet incident. Ces habitants de la ville de Gaoua souhaitent que des mesures soient prises pour mettre fin à l’utilisation des produits dangereux sur les sites artisanaux d’orpaillage.
Et c'est bien là le noeud du problème. Près de 800 mines artisanales légales existent au Burkina Faso. Les permis pour chercher de l‘or sont délivrés par l’État. C’est le cas pour la concession de Gomgombiro. Hier, l’exploitant du terrain a été interpellé à la demande du procureur, il risque des poursuites pour « homicide involontaire ». Pour Antoine Sylvanus Douamba, le haut-commissaire de la province de Poni, les miniers ne respectent pas les lois, notamment celles interdisant d'utiliser des explosifs.
« Une fois qu'ils ont l'autorisation, ils font ce qu'ils veulent. Chaque fois, nous sommes confrontés aux orpailleurs. Ils sont chassés du nord, ils viennent ici, chercher à manger. Mais malheureusement, ils ne respectent rien. »
Responsable à Gaoua de l’agence qui encadre les exploitations minières artisanales, Zoumana Barro est choqué suite au lourd bilan de l’exposition. Il rappelle que le code minier est strict puisqu'il « interdit l'utilisation des explosifs et des substances chimiques comme le cyanure et le mercure dans une exploitation artisanale » depuis 2018. « Des sensibilisations ont été faites. Ils savent que c'est interdit, mais ils se cachent et voilà où on en est aujourd'hui. »
Face au silence des témoins, le gouverneur de la province de Poni a appelé la population comme les mineurs à une franche collaboration avec la justice.
Source : RFI .